Headbang Club - 7/10

Fenrir est un groupe de Folk Metal originaire de Nancy. Cette année le combo nous a offert son premier album (Echoes of the Wolf) après avoir sortis deux démos, Whispers of the Old World (2007) et Frozen Flowers (2009).
Il suffit d’un coup d’œil sur le très bel artwork pour savoir que nous allons avoir le droit à une musique basé sur le folklore, les légendes et la fantasy. Les différents titres de l’album ne font que le confirmer, légendes celtiques, mythologie scandinave et faits historiques sont donc au programme pour environ 1h et 15 titres. Mais quand est-il musicalement parlant ?
Tout commence avec le titre Awakening en guise d’intro exécuté en toute sobriété par un violon dominant qui pose les bases et le ton résolument celtique de cet album. L’album s’enchaîne sur un rythme plus métallique avec un deuxième titre plus entrainant, naviguant entre un speed mélodique et un heavy folk, le tout saupoudré de chœur apportant un côté épique et fantasy. La majeure partie de l’album gardera d’ailleurs ce mélange heavy-speed créant malheureusement une sensation de longueurs, notamment sur la première partie.
L’album possède tout de même quelques bonnes surprises notamment avec le délicieux morceau The Tale of Taliesin, un morceau où le timbre de voix d’Elsa prend toute sa splendeur, accompagné par un chant additionnel masculin très agréable. De quoi s’imaginer en train de se laisse conter une histoire autour du feu. Superbe ! Sur le reste de l’album, le chant d’Elsa est malheureusement trop en retenu alors qu’elle mériterait de se lâcher et d’expérimenter un peu plus son registre vocal qui est ici trop monotone. Peut-être sur le prochain album, vu les nettes progrès qu’elle a réalisé à ce niveau lors des concerts. D’ailleurs, il serait intéressant de voir ce que donnerais l’avenir du groupe au niveau vocal, s’il bénéficiait d’un chant additionnel type guttural permettant d’appuyer celui d’Elsa. Des grunts auraient été appréciables notamment sur des titres comme Fenrir et The Battle of Stirling. La deuxième surprise de l’album est le titre Pavane, intégralement chanté en français, ce qui est rare aujourd’hui et mérite d’être pointé.
Echoes of the Wolf possède heureusement de gros point fort. Le premier est l’apport de deux violons possédant un rare niveau d’excellence dans le registre Folk Metal, ceux-ci ne faisant pas office de cache misère, ils ont la particularité d’avoir leur propre ligne musical formant un tout cohérant. Le deuxième point fort nous vient de derrière les fûts, car le batteur montre toute l’étendue de son talent en exécutant certains passages avec une grande maîtrise (Lost in The Twilight et Tristan and Iseult). La dernière surprise nous viens du titre Mama Troll officiant dans un registre qu’on pourrait qualifier de rock’n’roll celtique et où l’on sent que le groupe s’est bien plaisir. Plaisir partagé également.
L'album se conclut comme il a commencé : en toute beauté, avec le sublime titre Gaya et son magnifique piano accompagné d'un voile de violon.
La production de l’album est assez correcte pour un premier album même si par moments certains instruments sont un peu étouffés. A part ce détail, aucun instrument n’est lésé, mis à part la basse qu’on entend trop rarement sauf sur le morceau Mama Troll. Au final, avec ce premier album Fenrir montre un certain potentiel dans les compositions mais qui méritent d’être plus approfondis par la suite pour les permettre de sortir du lot. On peut dire que ce premier essai longue durée est réussi mais nécessite des progrès. Allez, on y croit.
Meilleurs titres: The Tale Of Taliesin, The Battle Of Stirling, Gaya