Aux Portes du Métal - 13/20

Fenrir est un groupe français qui nous vient tout droit de Lorraine. En 2007, le combo produit son premier album, Whispers Of The Old World et c'est donc cinq ans plus tard qu'il revient avec son deuxième album, Echoes Of The Wolf qui sort via Savage Prod/Season of Mist.
Le groupe livre un album de Folk Metal, mais on retrouve des morceaux aux accents très médiévaux, comme Pavane, qui est chanté en français qui plus est. Un titre presque religieux avec les différentes voix faisant communion sur le titre, comme une chorale le ferait dans une église, différent de The Tales of Taliesinpourtant elle aussi une ballade avec des inspirations médiévales. Et si la musique évoque certaines choses à l'auditeur, c'est parce que Fenrir s'est inspiré de thèmes bien connus pour ses textes ou ambiances musicales : ainsi le premier morceau instrumental (hors intro de l'album), Prancing Poney, est une référence au Poney Fringant de l'oeuvre culte Le Seigneur Des Anneaux, Lost In The Twillight fait référence à la bien triste histoire de Merlin, Fenrir et The Rainbow Bridge étant quant à eux reliés à la mythologie nordique.
Bien que quinze morceaux, cela soit beaucoup, on retrouve justement sur la fin de l'album des titres très énergiques comme Mama Troll et son violon virevoltant tout comme sur Thunder-Cliff. Ce dernier a une place véritablement importante, tantôt joué à l'archet, tantôt avec les cordes pincées : parfait exemple sur Gaya, dernier titre de l'opus et deuxième titre uniquement instrumental de l'album, ou encoreThe Rainbow Bridge. Echoes Of The Wolves souffre malheureusement de petites longueurs, non pas dans des titres bien définis, mais dans sa globalité.
Pourtant, l'ensemble des mélodies est bien travaillé, avec ce côté folk mis en avant, et une bonne production. On sent cependant que c'est le groupe qui a mis la main à la poche et que Savage Prod/Season of Mist ne s'occupe que de la distribution de l'objet fini. Cela se remarque dès le début, avec Morrigane's Fury, un titre énergique où la voix d'Elsa Thouvenot se fait entendre pour la première fois sur l'opus. Un timbre très particulier, qui pourrait presque donner l'impression que la jeune fille est sur la corde raide dès qu'elle monte vraiment haut pour chercher ses notes. Pourtant, on sent qu'elle maîtrise sa voix. Ce timbre particulier pourra surprendre et gêner quelque peu les auditeurs non avertis sur tout l'album, bien que l'oreille s'y habitue. On aurait peut-être aussi apprécié un peu plus d'intensité dans les choeurs sur Awakening ou The Rainbow Bridge, puisqu'ils sont bien présents au début du titre Macbeth, bien évidemment inspiré de la pièce de William Shakespeare.
En général, il est bien rare que les ballades fassent mouche, mais le titre TheTales Of Taliesin est une véritable bouffée d'air frais dans cet Echoes Of The Wolves qui est un album intense. L'apparition d'une voix masculine ayant des lignes de chant différentes de celles d'Elsa, donne un véritable plus au titre. Et s'il est une chose que l'on souhaiterait peut-être plus voir à l'avenir dans un album deFenrir, c'est bien de jouer avec cette voix masculine qui pourrait suppléer la voix féminine ou bien "l'affronter", sans tomber dans le cliché, pour du Folk Metal, de la voix gutturale présente pour appuyer une opposition vocale.
Malgré des qualités de composition et de chant que l'on ne peut ignorer, Echoes Of The Wolves souffre d'une structure relativement répétitive et de longueurs. Même si l'album ne dure finalement qu'une heure environ, la tracklist pourrait presque donner le vertige. Car s'il arrive de dire que plus c'est long, plus c'est bon, en musique, on a parfois envie qu'un groupe aille à l'essentiel, et l'auditeur n'a pas toujours la patience d'écouter un album jusqu'au bout. Et ce serait bien dommage car Fenrir a su faire un album qui recèle de bons morceaux aussi bien au début qu'à la fin, en passant même par le milieu.